Une injonction, c’est un « ordre précis, non discutable, qui doit être obligatoirement exécuté et qui est souvent accompagné de menaces de sanctions. » (source : cnrtl). C’est avant tout un terme juridique, mais on le lit et l’entend beaucoup dans les cercles féministes. Parce qu’être perçu·e comme une femme dans notre société est accompagné d’une multitude de commandements sous-jacents : sois jolie, attentive, polie, douce, discrète, etc. Bien sûr, la liste des injonctions s’allonge quand tu n’es pas blanche, quand tu n’es pas hétéro, quand tu n’es pas cis, quand tu n’es pas mince, quand tu es neuro-divergente, que tu as un handicap.
Une des motivations de ce site est de combattre la honte de nos corps. Ici, on prône la connaissance de son corps, la “body positivity”, on s’appelle J’aime ma vulve, tout est dit dans le nom. Pourtant, il y a des jours où on est fatigué·e et où la honte revient pointer son nez, alors que la plupart du temps, on arrive à avancer la tête haute, sans soutif et le poil au vent.
Du coup, nous, aujourd’hui, on fait une pause pour vous dire : remplacer une injonction (rentre dans la norme, épile-toi, maquille-toi, sois une amante parfaite) par une autre (sois fière de ton corps, assume tes poils, masturbe-toi jour et nuit), c’est contre-productif. Par exemple, si tu préfères t’épiler non pas parce que ça te plaît, mais parce que c’est plus facile, personne ne va te retirer ta carte d’adhésion au féminisme. En tout cas, c’est comme ça que nous, on voit les choses.