Les Sheela na Gig, ce sont des figures gravées dans la pierre qu’on trouve à l’extérieur des églises ou des châteaux, principalement au Royaume-Uni et en Irlande. On peut toutefois en admirer quelques-unes en France aussi, dans le Calvados notamment. Elles représentent des personnages accroupis ou à genoux qui nous montrent leur vulve surdimensionnée en la tenant grande ouverte. Parmi celles qui demeurent aujourd’hui, la plus ancienne date du 12e siècle. Quand on cherche leur signification originale, on trouve un peu de tout (comme souvent avec les symboles vulvaires, d’ailleurs) : elles seraient des talismans contre le mal, des symboles chrétiens pour effrayer les femmes sur leur sexualité, des représentations de la fertilité… Dr Barbara Freitag, spécialiste de ces œuvres d’art, penche plutôt pour cette dernière hypothèse. Pour elle et pour d’autres chercheur·se·s, les Sheela na Gig sont d’origine païenne et non chrétienne, et se seraient greffées aux églises plus tard. Elles figureraient une divinité, invoquée en cas de grossesse ou de désir d’enfant.
Certaines symboliseraient aussi la masturbation, l’accouchement, le mariage, etc. Peut-être ces figures n’avaient-elles tout simplement pas une seule fonction, une seule signification, mais une myriade, selon les gens et les villages ?
D’ailleurs, même leur nom est mystérieux ! “Sheela na Gig” sonne irlandais, mais ce n’en est pas. Et on ne trouve à ce nom aucune signification satisfaisante, sans compter qu’il est postérieur d’au moins cinq siècles aux premières sculptures…
Ce n’est en tout cas pas surprenant que les Sheela na Gig soient devenues pour certain·e·s un symbole féministe, parce qu’on peut y voir aujourd’hui une célébration du corps, de la vulve, de la sexualité féminine, et de la puissance des femmes !