Yes means yes ?

Un des problèmes qu’on rencontre quand on s’intéresse au consentement, c’est qu’on réalise que le sujet est immense et recouvre des réalités d’une extrême diversité.

Pour sensibiliser au consentement, on est parfois tenté·e de simplifier à l’extrême. C’est ce que fait la phrase « yes means yes » (oui, c’est oui), qui permet de souligner qu’affirmer « no means no » (non, c’est non) n’est pas suffisant. Car ce n’est pas parce qu’une personne n’a pas dit « non » à un rapport sexuel que celui-ci était consenti. Mais malheureusement, l’inverse n’est pas vrai non plus. On peut en effet avoir une myriade de raisons de dire oui à un rapport sexuel, sans que celui-ci soit réellement consenti. On peut même penser sur le moment qu’on en a envie et puis, avec le recul, se rendre compte que ce n’était pas vraiment le cas (par exemple dans le cadre de manipulation par le ou la partenaire, ou tout simplement pour se conformer à ce qu’on croit être la norme). Une situation qui, sur le moment, coche toutes les cases d’une relation sexuelle « classique » (les participant·e·s peuvent même avoir un rôle actif et ressentir du plaisir physique) peut pourtant, dans certains cas, causer ensuite des difficultés à l’un·e des partenaires. Iel se rend compte qu’iel n’a pas dit oui pour les raisons qu’iel pensait, qu’iel répétait un schéma de violences subies par le passé sans en être conscient·e, qu’iel faisait semblant et se mentait à elle/lui-même… Il ne s’agit pourtant ni d’un viol ni d’une agression sexuelle et l’autre partenaire n’est pas « coupable ». Toutefois, avec le recul, le consentement d’un·e des partenaires est remis en cause, le mal-être est réel et les conséquences durables.

Bien que l’expression « yes means yes » soit utile pour parler de consentement enthousiaste (c’est-à-dire, quand on a absolument envie de sexe), elle n’est donc pas suffisante non plus. Pour d’autres manières d’imaginer le consentement, vous pouvez lire cet article.


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