On sait désormais que la distinction orgasme vaginal, orgasme clitoridien n’est pas pertinente. Que les orgasmes se traduisent tous par les mêmes manifestations physiques et que ceux obtenus uniquement par pénétration vaginale sont probablement dus (au moins en partie) aux stimulations des structures internes du clitoris. En effet, on le voit sur le schéma ci-dessous, les racines du clitoris et le vagin sont imbriqués.
Comprendre cela a fait du bien à nos sexualités : on a arrêté de se classer en deux catégories étanches, clitoridiennes et vaginales. Et les personnes qui ne jouissent que par caresses clitoridiennes (la majorité !) ont cessé d’être considérées comme immatures et névrosées.
Toutefois, dire qu’il n’existe qu’un seul orgasme peut aussi être l’origine de nouveaux malentendus. Car, alors, certain·e·s espèrent ressentir le même pic de plaisir avec la pénétration vaginale qu’avec les caresses clitoridiennes… et sont souvent déçu·e·s. Le sentiment d’être « anormal·e », jamais bien loin, en profite alors pour revenir sur scène.
Or, au début de la vie sexuelle, le vagin est inexpérimenté, il lui faut souvent plusieurs années pour se connecter au plaisir. Et puis, dans un grand nombre de cas, le plaisir vaginal, même éveillé, ne sera pas de même nature que le plaisir clitoridien.
Pour un grand nombre de personnes, le clitoris procure des orgasmes en pic, comparables à ceux ressentis par un pénis. Alors que les sensations obtenues par stimulation vaginale sont généralement décrites comme plus profondes, plus douces, comme des vagues de plaisir qui font planer mais ne se terminent pas forcément par une apogée. Certain·e·s les ressentent mais ne les savourent pas, car iels sont dans l’attente anxieuse du pic de l’orgasme. Qui souvent ne viendra pas sans stimulation clitoridienne adaptée.
Même s’il survient, l’orgasme ne sera pas forcément de la même intensité que lorsque le clitoris seul est stimulé. Dans l’enquête menée par Shere Hite dans les années 70, de nombreuses femmes témoignent ainsi que, lorsqu’elles obtiennent un orgasme grâce à une stimulation clitoridienne ajoutée à une pénétration vaginale, leur orgasme n’a pas la même intensité qu’avec la même caresse clitoridienne « vagin vide ».
Par ailleurs, frustré·e·s de ne pas ressentir grand chose par la pénétration vaginale, et ayant lu que le clitoris est le principal organe du plaisir féminin (vrai) et que le vagin est très peu innervé, certain·e·s n’y consentent plus que pour faire plaisir à un·e partenaire, sans rien en espérer.
Alors que le vagin aussi peut être à l’origine de sensations délicieuses, qui se développent avec les années. Libre à chacun.e de les rechercher et de les savourer !