Les IST, les infections sexuellement transmissibles, ne se transmettent pas uniquement via une pénétration pénis/vagin ou pénis/anus… Deux vulves qui se frottent, du sexe oral, avec les doigts, un partage de sex-toy, ou plusieurs pratiques à la suite ; les modes de transmissions sont nombreux. Si tu as une activité sexuelle avec un·e ou des partenaires, protège-toi ! Avec des préservatifs internes/externes, ou encore avec des digues dentaires (si tu en trouves…) pendant un cunnilingus. Les IST, en dehors du VIH et de l’hépatite, se soignent assez facilement, souvent avec des antibiotiques spécifiques – si elles ont été détectées rapidement. D’où l’importance de dépistages réguliers, pour repérer les IST à temps.
La petite liste des IST (on peut en avoir plusieurs à la fois, et même une IST sans symptôme doit être traitée, pour éviter la propagation et d’éventuelles complications futures) : blennorragie/gonorrhée, chlamydiose, hépatite B, herpès génital, papillomavirus, syphillis, VIH.
On parle beaucoup de prévention des risques et des méthodes de protection pour éviter de contracter une IST dans le cadre d’une activité sexuelle. On parle beaucoup moins de la sexualité post-infection, si bien que peu savent réellement s’il est possible de continuer à avoir du sexe avec le VIH, une hépatite ou encore de l’herpès. Bien sûr, si l’on vit avec une infection sexuellement transmissible, il faut absolument protéger les autres, qu’iels soient des partenaires ponctuel·les ou régulier·es, ça va de soi. Mais est-ce que ça veut dire l’abstinence forcée jusqu’à la fin de ses jours ?
Quand on est séropositif·ve par exemple, c’est-à-dire qu’on a contracté le VIH, le traitement que l’on prend empêche la multiplication du virus. Même s’il ne permet pas de guérir du virus, il fonctionne très bien, et empêche l’affaiblissement du système immunitaire. Si, grâce à son action, la charge virale dans le sang devient indétectable, alors les risques de transmission sont quasi nuls (comme avec les préservatifs, donc). La procréation sans risque de transmettre le VIH au fœtus devient même tout à fait possible.
Chaque infection a son mode de transmission. Pour chacune, il existe des méthodes de prévention. Elles seront expliquées au cas par cas par les spécialistes dans le cadre d’un dépistage et d’un traitement. Se protéger avec des préservatifs, des gants et/ou des digues dentaires, utiliser du lubrifiant pour éviter les lésions, prendre des traitements anti-viraux… Des solutions existent, même pour les infections dont on ne guérit pas. Oui, la vie sexuelle peut changer à la suite d’une infection, mais elle n’a pas à s’arrêter complètement. À condition bien sûr que les envies, la communication entre partenaires soient bien là, et que des informations complètes aient été fournies par des spécialistes.
L’herpès génital se manifeste par poussées, à des intervalles plus ou moins éloignés. C’est donc aussi une infection que l’on garde à vie, même si l’on peut diminuer la fréquence et l’intensité de sa réapparition grâce à des traitements et à des habitudes de vie particulières . Bien qu’elle soit extrêmement stigmatisée, c’est une infection très courante qui n’a rien à voir avec l’hygiène ou le comportement sexuel.
Elle peut être transmise par une personne asymptomatique, ou par une personne symptomatique en dehors des périodes de poussées. Pendant les périodes d’activité du virus, elle se transmet malheureusement très facilement par simple contact. Le préservatif interne ou externe n’est alors pas une protection suffisante, tout simplement parce qu’il ne couvre pas forcément toutes les zones contagieuses. En cas de crise, il est donc conseillé d’éviter tout contact direct avec la zone où le virus est actif. Ça veut dire éviter les pratiques comme la pénétration anale et vaginale ainsi que le sexe oral. Il faut donc faire preuve d’imagination pour conserver une sexualité pendant les épisodes d’herpès ! On peut utiliser des gants, des sex-toys (propres), des digues dentaires, ou jouer d’avantage sur la sensualité (massages, bisous…), ou encore pratiquer le sexe à distance.
Certaines personnes en couple sont prêtes à prendre davantage de risques. L’important, quand on est non-porteur·se, c’est d’être conscient-e des risques que l’on prend avant de donner son consentement ; quand on est porteur·se, c’est d’être à l’écoute de son corps pour repérer au plus vite les périodes de risques accrus. Avoir une IST nécessite de communiquer continuellement sur ses envies et si oui ou non elles sont possibles sans risque de contamination – ou avec un risque négligeable. D’ailleurs, nous pensons que les personnes non contaminées ont beaucoup à apprendre des personnes vivant avec une IST, au sujet de la communication autour de la sexualité et des désirs mais aussi de la variété des pratiques sexuelles…
On vous conseille la page Instagram @my_boyfriend_has_herpes pour un point de vue de concernée !