Le trouble dysphorique prémenstruel

Le trouble dysphorique prémenstruel est un diagnostic psychiatrique qui concernerait environ 1,8 % des personnes réglées (Gehlert et al. 2009). Il décrit une série de symptômes très handicapants qui apparaissent dans la semaine précédant les règles et qui disparaissent progressivement avec l’arrivée des saignements.

D’abord, ce trouble concerne l’humeur, qui devient très changeante. Il peut se manifester par une soudaine tristesse, une brusque envie de pleurer, ou une hypersensibilité au rejet par exemple. On peut aussi ressentir une irritabilité ou une colère marquées, qui peuvent conduire à des conflits, beaucoup d’anxiété et un fort sentiment de désespoir avec de la dévalorisation.

On peut remarquer un certain nombre d’autres changements : moins d’intérêt pour les activités habituelles, des difficultés de concentration, une fatigue excessive, léthargique, une modification du sommeil et de l’appétit avec notamment des envies très marquées de manger certains aliments en grande quantité, l’impression d’être débordé·e et enfin une panoplie de symptômes physiques (comme une tension ou un gonflement au niveau des seins, des douleurs musculaires ou articulaires, l’impression d’«enfler», une prise de poids).

L’apparition des symptômes en phase prémenstruelle entrave significativement la vie de la personne qui souffre de ce trouble. Elle provoque de grosses difficultés à fonctionner au niveau relationnel (on se met à éviter les situations sociales par exemple) et dans le quotidien. La productivité et l’efficacité sont alors fortement dégradées durant cette phase.

Le trouble dysphorique est une forme sévère du syndrome prémenstruel (SPM). Il doit comprendre au moins 5 symptômes parmi les symptômes décrits ainsi que d’importantes modifications de l’humeur. Si on n’en constate pas, il s’agit plutôt d’un SPM (qui est beaucoup plus répandu). L’impact fonctionnel du TDPM est extrêmement important: on note une différence très significative de comportements et d’état durant la semaine qui précède les règles en comparaison au reste du mois.

Par ailleurs, qu’on souffre ou non d’un trouble dysphorique prémenstruel, la phase prémenstruelle devrait parfois faire l’objet d’une attention particulière. En effet, c’est un moment durant lequel les troubles mentaux et les problèmes médicaux ont tendance à être exacerbés. C’est aussi une période à plus grand risque suicidaire pour les personnes menstruées.

Source : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM–5)