4 catégories de “consentement”

La sexothérapeute Emily Nagoski a proposé de décliner et nuancer le consentement en 4 catégories, pour montrer les différents grades d’implication d’une personne qui s’engage dans une relation sexuelle. Cet outil peut être utile pour donner du sens à son histoire sexuelle, quand on a des doutes sur son propre consentement. Il est aussi pertinent dans le cadre de l’asexualité (nous en avons d’ailleurs d’abord entendu parler dans l’essai Ace, d’Angela Chen). Et dans tous les cas pour être sûr qu’on se lance dans une activité sexuelle pour les bonnes raisons.

D’abord, il y a le consentement enthousiaste (“enthusiastic consent”). Celui-ci est bien connu, c’est lorsque vous n’avez aucun doute : vous avez envie de faire du sexe. Vous n’avez peur des conséquences ni si vous acceptez ni si vous refusez.

Ensuite, le “willing consent”, que nous appellerons “le consentement je-veux-bien” (à défaut d’une meilleure traduction !). Vous ne ressentez pas de désir, ou d’attirance sexuelle, mais vous pensez que si vous acceptez, vous passerez un bon moment, et/ou que le désir va se réveiller. Un exemple : vous êtes asexuel·le mais vous aimez le sexe avec un·e partenaire pour l’intimité du moment ou pour le plaisir physique ressenti. Autre exemple : vous n’êtes pas excité·e là maintenant, mais vous avez envie de l’être.

Troisième catégorie, qui ne constitue plus du consentement, mais qui prend en compte les raisons qui poussent quelqu’un·e a accepter du sexe sans en avoir envie : le “unwilling consent” (le consentement à contre-cœur). Vous dites oui, mais parce que vous pensez que les conséquences d’un refus seront pire que celles d’un acquiescement. Dire oui ce n’est pas terrible, mais dire non encore moins. Autrement dit, vous avez dit oui “pour avoir la paix”.

La quatrième catégorie, que l’autrice nomme “coerced consent“, correspond à notre définition juridique française du viol avec contrainte ou menace. Cette dernière catégorie constitue systématiquement un viol, contrairement à la catégorie précédente qui s’inscrit dans une dynamique de domination et de relation sexuelle non consentie et peut donner lieu à des ressentis de violence.


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Consentement : le non
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