De l’importance de parler « des femmes » et non « de la femme »

Vous le savez sûrement, notre manière de communiquer véhicule souvent à notre insu des stéréotypes de genre. Réussir à les repérer et les conscientiser permet de lutter contre eux. Petit point donc sur l’importance de parler “des femmes” et non de “la femme”.

Vous avez sans doute pu déjà lire des titres d’articles tels que “la Journée internationale des droits de la femme” concernant la journée du 8 mars ou encore le “sport féminin” pour parler des femmes dans le sport (et ce ne sont que deux exemples parmi tant d’autres !).

Parler de “la femme”, c’est mettre à l’écart les femmes qui ne rentrent pas dans les stéréotypes habituels, c’est-à-dire celles qui ne sont pas hétérosexuelles, blanches, qui n’ont pas de vulve, etc. Parler de “la femme” sollicite inconsciemment la représentation mentale produite par la société que nous avons intériorisée malgré nous. Cette expression généralise en effet un physique particulier et des traits de caractère associés aux femmes, comme la douceur ou le dévouement par exemple.

Il est donc important de dissocier “la femme” dans son image réductrice et préférer l’utilisation du pluriel, “les femmes”. Nous exerçons toutes des professions différentes, nous avons des couleurs de peau différentes et des personnalités différentes. Nous sommes toutes différentes et il faut rendre compte de cette hétérogénéité dans notre langage.

 

La communication égalitaire

Si vous souhaitez plus de précisions sur la communication égalitaire, vous pouvez consulter le guide pratique gratuit et disponible en ligne Pour une communication plus égalitaire sans stéréotype de sexe, écrit et publié par le Haut Conseil à l’Égalité.

Il propose 10 recommandations pratiques, co-définies par des linguistes, des professionnel·le·s de la communication, des fonctionnaires et des membres du HCE.

Les voici :

1) Éliminer toutes les expressions sexistes (ex : nom de jeune fille, en bon père de famille,…).

2) Accorder les noms de métiers, titres, grades et fonctions (la cheffe de rayon, la préfète,…).

3) User du féminin et du masculin dans les messages adressés à tous et toutes (ex : parler des étudiantes et des étudiants).

4) Utiliser l’ordre alphabétique lors d’une énumération (ex : égalité femmes-hommes).

5) Présenter intégralement l’identité des femmes et des hommes (ex : présenter les femmes avec leur nom et prénom, usage souvent réservé aux hommes dans la presse actuelle).

6) Ne pas réserver aux femmes les questions sur la vie personnelle.

7) Parler “des femmes” plutôt que de « la femme”, de la “journée internationale des droits des femmes” plutôt que de la “journée de la femme” et des “droits humains” plutôt que des “droits de l’homme”.

8) Diversifier les représentations des femmes et des hommes, pour ne pas les enfermer dans des rôles stéréotypés et assurer la diversité réelle des représentations.

9) Veiller à équilibrer le nombre de femmes et d’hommes (ex : sur les images et les vidéos).

10) Former les professionnel·le·s et diffuser ce guide (les règles sont simples et faciles à mettre en place !).

Dans ce guide, vous trouverez également des réponses argumentées aux 6 oppositions les plus fréquentes contre l’usage du féminin dans la langue, donc de quoi pouvoir défendre votre point de vue face à votre prochain·e interlocuteur·rice !