La société condamne avec dégoût la sexualité des personnes âgées : passé un certain âge, nous sommes gentiment mais fermement invité·es à mettre nos désirs de côté. Les corps vieillis ne sont plus vus comme objets potentiels de désirs, particulièrement ceux des femmes qui subissent de plein fouet l’injonction à “rester jeune pour rester désirable”. Regardez, enfin, comme les couples (hétéros, du moins) où les partenaires sont d’âges très différents sont moqués. Et pourtant… les vieux ont du sexe. Même si la libido diminue pour un grand nombre de personnes, les pratiques peuvent changer, devenir plus créatives. Là où la condition physique fait défaut (que ce soit à cause de maladies, d’arthrite, de sécheresse vaginale, de problèmes érectiles…), l’imagination peut prendre le relais.
Pour certaines personnes, être libéré·e du poids du risque d’une grossesse et des injonctions autour de la parentalité peut au contraire donner une bouffée d’envies sexuelles – mais attention aux infections sexuellement transmissibles, qui circulent à tout âge.
Pour d’autres, les plus chanceux-ses et les plus riches, la retraite, les enfants devenus indépendants, la diminution de certaines responsabilités, etc, peuvent libérer du temps pour la sexualité, autrefois réservée à des moments “volés”. Partir en retraite, après tout, c’est pour beaucoup se découvrir de nouveaux hobbies… Pourquoi pas (re)découvrir son corps et celui de ses partenaires ?
Pour d’autres personnes, à l’inverse, des conditions non-optimales combinées à un plaisir moins intense peuvent faire baisser l’intérêt pour la sexualité. Iels peuvent être cependant très heureux-ses, et quelques-un·e·s en sont même soulagé·e·s !