Le cancer du sein

Le cancer du sein en France

Dans ce texte, nous utilisons parfois la binarité de genre et des sexes ; les statistiques actuelles ainsi que la médecine dans son ensemble étant encore très binaires, nous n’avons pas réussi à nous en défaire complètement.

Le cancer “féminin” le plus fréquent et le plus létal est le cancer du sein. En France, 58 459 nouveaux cas de cancers du sein ont été diagnostiqués en 2018, contre 20 120 pour le cancer colorectal et 15 132 pour le cancer du poumon, respectivement les 2e et 3e cancers les plus fréquents chez les femmes. Il est à noter que près de 80% des cancers du sein touchent des femmes de plus de 50 ans, et que 1% des cancers du sein touchent les hommes. Et oui, toutes les personne de sexe masculin possèdent aussi une glande mammaire, même si elle n’est pas développée.

Depuis trente ans, une augmentation du nombre de cancers du sein a été observée. Toutefois, de nombreuses stratégies de santé publique telles que la prévention et le dépistage ont permis de prendre en charge plus précocement les patient·e·s et de participer à la diminution de la mortalité associée à ces cancers. Bien entendu, les avancées techniques et scientifiques ont également permis une amélioration de la prise en charge thérapeutique des patient·e·s.

Saviez vous que 40% des cancers du sein pourraient être évités ? En effet, dans le développement des maladies, et notamment des cancers, on distingue différents facteurs de risque : les facteurs individuels et les facteurs environnementaux.

En jouant sur les facteurs environnementaux, on peut ainsi réduire de manière importante le risque de cancer. On estime qu’en réduisant son exposition/sa consommation de tabac, d’alcool mais aussi en mangeant plus équilibré et en étant plus actif, on pourrait éviter le développement de 40% des cancers du sein !

Les facteurs de risques individuels encouragent fortement la participation aux campagnes de dépistage (mammographie tous les 2 ans) avant les fameux 50 ans. On parle de facteurs de risque individuel notamment quand il y a des antécédents familiaux de cancer, ou quand une personne a déjà fait l’objet d’un traitement pour un cancer (du sein, de l’endomètre, de l’ovaire..).

Que vous présentiez des facteurs de risque ou non, l’autopalpation est un geste que nous pouvons tous·tes apprendre à faire afin de détecter nous-même l’apparition de masses/granules anormaux et de demander un avis médical le plus tôt possible.

 

Observation et auto-palpation

On ne vous le dira jamais assez : vous connaissez votre corps mieux que personne ! C’est pourquoi l’auto palpation est indispensable. En effet, la prévention du cancer du sein passe par la détection la plus précoce possible de changements anormaux au niveau de votre poitrine.

Comme il est rarissime de développer deux tumeurs exactement au même endroit sur le sein droit et le sein gauche, l’observation et la palpation de votre poitrine visent à mettre en évidence une grosseur sur un sein mais pas sur l’autre, mais d’autres modifications peuvent également rendre une visite médicale nécessaire.

L’observation se fait les bras le long du corps, devant un miroir. Elle permet, le cas échéant, de détecter les éléments suivants :

– des écoulements mamelonnaires (hors période de grossesse ou lactation),
– une douleur anormale,
– une augmentation du volume d’un sein, ou un aspect remonté,
– un changement de l’aspect de la peau (épaississement de type peau d’ orange),
– une rétraction du mamelon vers l’intérieur ou une rougeur sur ce dernier,
– une augmentation du volume des ganglions sous les aisselles (palpable).

Comment procéder pour la palpation ? Afin de palper le sein droit, soutenez-le avec la main droite. Avec les index/majeur/annulaire de la main gauche effectuer de petits cercles en appuyant légèrement sur le sein en effectuant une spirale : voir l’illustration. Et on inverse pour la palpation du sein gauche !

Si vous ressentez une masse ou une granularité nouvelle sur votre sein, ou si vous observez un des changements cités plus haut, parlez-en à votre sage-femme, médecin généraliste ou gynécologue. Mais surtout, pas de panique !  Il y a souvent  plusieurs explications possibles. Vos ganglions axillaires, par exemple, peuvent être gonflés pour plusieurs raisons, par exemple une vaccination ou un rhume, si c’est transitoire cela ne doit pas vous inquiéter.