Les cystites sont des maladies fréquentes dont une personne ayant une vulve sur trois fait l’expérience au cours de sa vie, particulièrement à deux moments : au début de la vie sexuelle et à la ménopause. Elles se manifestent par des brûlures ou des douleurs lors de la miction (au moment d’uriner), des envies impérieuses et beaucoup plus fréquentes qu’habituellement de faire pipi, même pour produire une quantité très limitée d’urine. Il arrive que l’urine soit rosée, ce qui n’est pas un signe de gravité.
L’apparition d’une cystite est favorisée par plusieurs facteurs : les relations sexuelles, le fait de ne pas suffisamment boire, d’aller uriner trop rarement ou encore d’être constipé·e. Si tu es sujet·te à plus de 4 épisodes par an, on considère que ta cystite est récidivante. C’est assez inconfortable et la répétition des épisodes peut être source de véritable souffrance et d’anticipation anxieuse. Pour éviter la récidive, il convient d’uriner systématiquement après un rapport sexuel, d’être vigilant·e à boire suffisamment, de ne pas se retenir de faire pipi et, pour les personnes qui en utilisent, de mettre fin à l’utilisation des spermicides. Chez les personnes ménopausées qui souffrent de cystites récidivantes, on peut proposer une application locale d’œstrogènes. En outre, face à une série de cystites, un traitement à base de canneberge peut être proposé pour lutter contre les infections à Escherichia coli (les plus fréquentes).
Les cystites simples peuvent guérir spontanément (cela concerne entre 25 à 45% des cas) et une simple bandelette urinaire aide à poser le diagnostic. Un antibiotique est alors prescrit (en une dose unique en première intention). En cas de cystite à risque de complication, la ou le médecin pourra demander un ECBU (examen cytobactériologique des urines) pour ajuster si nécessaire l’antibiothérapie. Ces cystites doivent absolument être prises en charge car si l’infection remonte vers les reins, l’infection urinaire peut évoluer vers une pyélonéphrite : beaucoup plus grave, c’est une urgence médicale. Les signes qui doivent alerter sur l’apparition d’une pyélonéphrite sont : une apparition brutale de fièvre, des frissons et des douleurs au niveau abdominal ou dans le bas du dos.
Source : ECN Pilly 2020: Maladies infectieuses et tropicales