Aujourd’hui, l’emploi du mot “préliminaire” est de plus en plus critiqué. En effet, il enferme les caresses, le sexe oral et toutes les formes de stimulations qui ne sont pas de la pénétration dans une espèce de sous-catégorie qui ne serait pas tout à fait du sexe. Dans l’esprit de beaucoup de gens, un rapport sexuel comprend forcément une pénétration et les fameux préliminaires ne sont qu’un préalable pour se mettre en condition, une sorte de hors-d’œuvre avant le plat de résistance. C’est un peu dommage quand on sait qu’environ deux tiers des femmes ont plus de chance de jouir grâce aux caresses, cunilingus, etc. que pendant la pénétration. Selon cette conception, ce qui donne le plus de plaisir à la plupart des femmes ne serait donc pas du vrai sexe… Cela contribue à donner à beaucoup l’impression de ne pas être « normal·e » et pousse certain·e·s à accepter une pénétration pas vraiment désirée. Cela met également une grosse pression sur les hommes, surtout s’ils ont déjà eu des difficultés érectiles. Alors que la pénétration est une pratique sexuelle parmi toute une variété, dont on peut avoir envie toujours, souvent, parfois ou même jamais.
Donc oui, pourquoi ne pas abandonner le terme de préliminaires ? Et redéfinir le rapport sexuel comme un moment d’intimité physique où les partenaires partagent du plaisir sexuel, avec ou sans pénétration.