A force de lire des articles sur les bienfaits de l’orgasme, de voir dans les films et les séries des femmes qui jouissent systématiquement pendant les rapports sexuels, certain·e·s ressentent une pression à l’orgasme. Et se sentent anormales si elles ne l’atteignent pas, ou pas à chaque fois. Cette pression, en plus de donner des complexes, engendre parfois une vraie angoisse qui empêche le lâcher prise pendant les activités sexuelles et rend l’accès au plaisir plus difficile.
Pourtant, est-il si évident qu’une relation sexuelle réussie se termine forcément par un orgasme ?
Autour de nous, et dans les témoignages que nous lisons, il y a des femmes qui considèrent l’absence d’orgasme comme une frustration insupportable, mais d’autres aussi qui disent pouvoir ressentir une grande satisfaction sexuelle même sans orgasme. Faut-il croire que ces dernières ont tellement intériorisé la frustration qu’elles ne la ressentent même pas ? Ou faut-il considérer que l’injonction à l’orgasme est-elle une nouvelle norme sociale limitante et culpabilisante contre laquelle il faut lutter ?
La seule chose dont on est sûre c’est que la pression en matière de sexualité est toujours nuisible et que seul le ressenti de chacun·e est important.D’ailleurs, les activités sexuelles ne sont pas toujours réussies, et ce n’est pas forcément grave !
On a beaucoup entendu parler ces derniers temps du “fossé des orgasmes” dans les relations hétérosexuelles (Lire par exemple Maia Mazaurette, Le Monde.fr – réservé aux abonné·e·s – Pourquoi les femmes ont-elles moins facilement des orgasmes que les hommes ?). En effet, des études ont montré que 95 % des hommes ont un orgasme à chaque rapport contre seulement 65 % des femmes. Cet “orgasmic gap” s’explique sans doute en grande partie par la méconnaissance du fonctionnement de la sexualité féminine, la place centrale de la pénétration dans les relations hétérosexuelles, la difficulté pour les femmes de communiquer au sujet de leurs attentes, etc. Toutefois, c’est un phénomène multifactoriel dont on n’a pas fini de faire le tour. Alors, comme on l’a dit plus haut, on reste au contact de ses ressentis et PAS DE PRESSION !