Il existe deux manières d’interrompre une grossesse : grâce à un traitement médicamenteux, ou grâce à une petite intervention chirurgicale. C’est la méthode médicamenteuse qui est la plus courante, car elle est moins invasive pour la patiente, mais elle n’est possible que jusqu’à la septième semaine de grossesse en France.
L’IVG médicamenteuse peut se faire à l’hôpital, dans un centre IVG, en consultation dans un cabinet privé, ou même à domicile en fonction de la durée de la grossesse, avec le suivi d’un-e médecin ou d’un-e sage femme, et se fait par la simple prise de médicaments.
Un premier cachet est donné 24 à 48h avant l’IVG à proprement parler et contient de la mifépristone. Cette molécule permet de faciliter la dilatation du col de l’utérus. De plus, la mifépristone est un antagoniste à la progestérone, qui est produite par le placenta afin de favoriser l’implantation de l’embryon et l’avancement de la grossesse. Cette première prise de médicament ne suffit pas à interrompre la grossesse, même si elle peut provoquer de légers saignements. La prise de mifépristone DOIT ÊTRE SUIVIE de la prise du second médicament sous risque de complications sévères. Si vous changez d’avis après cette prise, parlez-en avec les soignants vous accompagnant dans votre démarche!
Le deuxième cachet contenant des prostaglandines, permet d’évacuer l’embryon et le placenta, en provoquant les contractions de l’utérus et l’ouverture du col de l’utérus. L’œuf est expulsé dans les heures qui suivent (souvent dans les 4h qui suivent la prise, et moins fréquemment jusqu’à 72 heures). Souvent on vous aura prescrit un antidouleur à prendre un peu avant. L’embryon ne sera pas ou très peu visible, c’est principalement de la muqueuse qui sera retrouvée : à 8 semaines de grossesse, l’embryon est plus petit qu’une olive.
Il est à noter que dans 5% des cas, l’IVG médicamenteuse n’aura pas réussi. Votre soignant vous proposera alors de procéder à une IVG par méthode chirurgicale.
Suite à l’IVG, on va vous inciter à choisir très rapidement une contraception si celle-ci n’était pas déjà en place avant la survenue de la grossesse. En effet, il est important de se protéger au plus vite, car une nouvelle grossesse peut avoir lieu en cas de rapports non protégés juste après la dispense d’IVG.
Des saignements vont persister pendant environ 15 jours, parfois 3 semaines, ils ne doivent pas vous empêcher de faire votre visite de contrôle qui validera que vous n’êtes plus enceint·e.
L’IVG chirurgicale quant à elle peut être effectuée de la 7e à la 14e semaine de grossesse, dans une clinique ou un hôpital.
L’intervention en elle-même ne dure que quelques minutes, elle est suivie de quelques heures de surveillance post-opératoire. Il s’agit donc d’une hospitalisation de jour, on rentre chez soi le soir.
L’IVG chirurgicale nécessite une anesthésie, qui peut être réalisée localement, ou de manière générale. C’est lors de la seconde consultation médicale que le mode d’anesthésie sera décidé, et dans le cas d’une anesthésie générale, vous aurez une consultation obligatoire programmée (rapidement) avec un.e médecin anesthésiste avant de réaliser l’IVG.
Le jour de l’hospitalisation, un médicament à base de prostaglandines sera donné afin de préparer l’ouverture du col et le décollement du placenta. Ensuite, on vous emmènera au bloc, et une anesthésie locale ou générale sera effectuée, le ou la chirugien·ne introduit une canule (un petit tube) dans l’utérus, en passant par le vagin, pour aspirer l’embryon/le fœtus hors du corps.
Les complications liées à cette procédure sont extrêmement rares et consistent en la perforation de l’utérus ou le développement d’une infection. Elles restent exceptionnelles et se guérissent très bien. Le suivi sur place par des équipes spécialisées pendant et après l’IVG permet de réagir immédiatement à tout problème qui pourrait survenir.
Contrairement au discours anti-choix, il n’existe aucun risque de stérilité suite à une IVG, qu’elle soit médicamenteuse ou chirurgicale. Et le taux de réussite de la méthode chirurgicale est de 99%.
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