La douleur est un signal d’alerte du corps humain pour nous dire que quelque chose, quelque part, ne va pas bien. C’est grâce à la douleur qu’on va consulter un-e médecin, qui va ensuite enquêter pour comprendre la source du problème… Sauf, on vous le donne en mille, des fois (souvent) quand on est une femme.
Une adolescente qui se tord de douleur une fois par mois pendant ses règles a forcément entendu que c’est “normal”. C’est “comme ça”. Peu importe que sa douleur soit si forte qu’elle en vomisse. C’est à cause de ce préjugé que l’endométriose est si longue à diagnostiquer (même si ça progresse tout doucement ces dernières années).
Un autre exemple, parce que ce phénomène ne concerne pas que les menstruations : une douleur aiguë et chronique à l’estomac, mais rien qui ressort des analyses, des radios et compagnie ? C’est donc “dans la tête”, et il n’y a plus qu’à serrer les dents. Quand la parole de la patiente n’est pas carrément remise en doute…
Et puis, il y a les douleurs pendant le sexe, que les femmes encaissent parce qu’elles ont l’habitude d’avoir mal et de faire passer le bien-être des autres avant le leur. Elles se disent qu’elles ont sans doute une mycose, qu’elles iront chez la/le gynéco dès qu’elles auront une minute. En attendant, si ça brûle pendant la pénétration, elles ne vont quand même pas risquer de frustrer leur partenaire, alors elles morflent en silence.
C’est ainsi que la douleur d’une femme cisgenre est balayée par autrui, puis par elle-même, parce qu’elle a intégré inconsciemment que, si c’est supportable, elle n’a qu’à supporter. Pourtant, tous les efforts devraient être menés par les soignant-es et l’entourage pour identifier l’origine de la douleur et pour la soulager, entièrement ou partiellement. Sinon, il faut changer de médecin, encore et encore, jusqu’à être pris-e au sérieux, jusqu’à ce que la plainte soit VRAIMENT entendue.